L’article du jour porte sur une question qui m’est revenue plusieurs fois ces derniers temps, mon chien détruit/aboie/pleure quand je suis absent, que faire?
Sans vouloir me lancer dans du comportementalisme à deux sous, il me semble déjà important que tout propriétaire de chien garde une chose en tête : il n’est pas naturel pour un chien de rester seul, être en meute lui assure sa survie. Certains chiens s’accoutument mieux que d’autres à nos habitudes. D’autres ne s’acclimatent pas aussi facilement et vont généralement l’exprimer en détruisant, en faisant leurs besoins à l’intérieur, en vidant vos poubelles, en ameutant le quartier par des aboiements ou hurlements à la mort, en faisant « des bêtises » quand vous n’êtes pas là. A ces chiens là, il faut apprendre qu’être seul c’est une bonne chose.
Si votre chien est dans ce cas et que vous ne savez plus quoi faire, partons du principe qu’il s’agit d’un cas d’anxiété de séparation basique.
Quelques trucs pour « soigner » son anxiété de séparation :
- Fleurs de Bach : Vous pouvez commencer un mélange de chicory et de rescue que vous lui mettez dans son bol d’eau (pour plus d’infos n’hésitez pas à suivre le lien et à consulter le fichier pdf dans l’article consacré au sujet).
- Vos routines : Nos chiens nous observent beaucoup et bien que nous humains prônons en général ne pas être routiniers, nous ne les bernons pas. Inconsciemment, tous les matins, nous allons reproduire le même rituel, ce rituel de départ va devenir pour votre chien source de stress s’il vit mal vos départs. Brisez-les. Inversez l’ordre dans lequel vous prenez, votre sac, mettez vos chaussures, enfilez votre manteau, etc. Mettez votre manteau avant vos chaussures, prenez votre petit déjeuner puis mettez vos chaussures par exemple. Pendant toute la phase de rééducation, mélangez l’ordre dans lequel vous faites ces choses. Vous pouvez également profiter d’un jour à la maison pour désensibiliser votre ami canidé à ces choses qui signifient que vous êtes sur le départ. Enfilez votre manteau pour regarder la télé, sortez sur le pas de la porte en chaussettes, devenez imprévisible.
- Vos départs et vos arrivées : Nous humains, avons tendance à dire au revoir à notre ami canin en partant et à vouloir lui dire bonjour à peine rentrés. Pour le chien ça peut être source de confusion. Idéalement, il est conseillé d’ignorer votre chien 10-15 minutes avant de partir et 10-15 minutes après être rentré. Le fait de dire au revoir et bonjour à votre chien fait de vos allers et venues des évènements importants dans la vie de votre compagnon à 4 pattes. Pour qu’il le vive bien, il faudrait les rendre insignifiants. Si vous sortez pour réceptionner un colis, vous n’allez pas faire des grands adieux et avoir des retrouvailles folles avec votre chien, en faisant de grandes cérémonies, vous en faites quelque chose d’angoissant pour votre chien. Je ne veux pas dire que vous ne pouvez pas dire bonjour à votre chien mais quand vous rentrez, laissez-le se calmer un peu puis appelez-le pour lui dire bonjour, il n’en sera que mieux dans ses pattes.
- Son espace : Si votre chien est du genre à vous alerter au moindre bruit, vous pouvez être sûr qu’une fois que vous êtes partis il se sent obligé de défendre son territoire. Les chiens se sentent plus en sécurité dans un endroit plus petit que dans un endroit plus vaste où il aura plus de peine à tout surveiller. Laisser la maison entière à votre chien quand vos vous absentez part d’un bon sentiment mais s’il vit mal le fait d’être laissé seul, choisissez-lui une ou deux pièces communicantes dans lesquelles il a tout son confort (panier, eau, occupation) et de préférence relativement calmes (si votre chien n’est pas propre ou qu’il exprime son mal-être par des urines un peu partout, préférez une pièce carrelée).
- Son temps : Un chien peut détruire dans un élan de panique mais aussi par ennui, ce n’est pas parce que vous n’êtes pas là qu’il ne doit pas pouvoir s’occuper s’il en ressent le besoin. Laissez-lui des choses à mâcher (les activités masticatoires et de léchage ont un pouvoir calmant sur le chien), un jouet, un kong fourré, une peluche qu’il peut éventrer – ATTENTION : veillez à ce que ces jouets soient adaptés à votre chien au niveau de leur taille et de leur solidité et ne le laissez pas avec des jouets en mauvais état qui pourraient être un danger pour lui – en bref laissez-lui de quoi s’occuper sainement et sans dangers.
- Le calme : Si votre chien est calme quand vous partez, il n’en vivra que mieux votre absence. Aussi, si vous êtes dans un quartier bruyant et que votre chien est réactif à ces bruits, vous pouvez lui mettre la radio ou n’importe quel fond sonore pour couvrir les bruits extérieurs.
- Les faux départs : Au plus vous travaillerez vos départs, au plus vite vos soucis devraient être réglés. Sortez sans raisons et sans tralalas, ça ne doit pas être long, une minute ou deux suffisent, au plus vous pratiquerez, en veillant à ce que votre chien soit heureux même si vous partez, au plus vite il le sera. De plus, des absences brèves, ne lui laissent pas le temps de faire de bêtises ce qui renforcera votre chien dans le bon sens.
- Patience : Pendant toute la durée de la désensibilisation, faites preuves de patience et de calme. Ne vous emportez-pas parce que vous retrouvez un coussin éventré à votre retour ou parce que votre voisin est encore venu se plaindre que votre chien a aboyé toute la journée. Prenez sur vous, de toute façon le réprimander pour quelque chose qui a été fait précédemment ne servirait à rien, il ne ferait pas le lien entre votre colère et son méfait. Et surtout, votre énervement pourrait aggraver les angoisses sur lesquelles vous êtes en train de travailler.
Si malgré tout ça, vous ne voyez pas de résultats (laissez-lui 2-3 semaines pour des débuts de progrès même minimes), il peut être nécessaire de faire appel à un comportementaliste parce que le problème pourrait être plus profond et plus complexe.
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